Démarche artistique

La notion de trace est au centre de ma recherche artistique : la trace comme empreinte, la trace comme indice, la trace comme mémoire ou bien encore la trace comme écriture. Ce sont des micro-évènements, des informations subtiles, presque invisibles, des objets perdus, des récits, des rencontres fugitives et des traces de vie de toutes sortes qui m’incitent à créer.

Les thèmes que j’explore sont notamment la mémoire, le temps, la disparition et l’absence. Les points de départ pour mon travail de création peuvent être des objets ou des lieux dérisoires tombant dans l’anonymat comme par exemple des intérieurs de maisons abandonnées, de vieux vêtements jetés, des fragments d’objets délaissés, ou encore des photographies de famille, trouvées au gré de mes déplacements.

Je me considère avant tout comme une artiste nomade. Marcher, me perdre, me déplacer sans but précis est une nécessité dans ma recherche artistique. En marchant, j’adopte un certain rythme relié à mon état psychologique du moment. Ce sont des périodes de contemplation et d’introspection qui me font prendre conscience pleinement de mon corps dans l’espace. Je considère mon corps comme un outil, à la fois personnel et intime, mais aussi politique.

Mon travail de création a un lien à la fois esthétique et conceptuel avec les mouvements des Dadaïstes, de l’Arte Povera, ou encore du Fluxus. Je travaille avec des matériaux pauvres, des traces, des fragments, que je documente ou déplace. Je constitue ainsi avec ces collections une archive de mes promenades qui mettent en jeu différentes expériences anachroniques du temps : le temps de la marche, le temps du passage, le temps de l’exposition.

J’utilise une multiplicité de médiums et de supports pour imaginer et réaliser mes projets. Ma démarche est pluridisciplinaire : je passe de la photographie à la sculpture, de l’art graphique à l’installation.